

Tiangaye menace Touadéra
Nicolas Tiangaye fut autant un mauvais Premier Ministre, qu'il est un brillant opposant, et à ce titre, il lance un avertissement au président Touadéra que si les élections prévues en décembre 2025 sont reportées, il perdrait toute espèce d'autorité pour diriger une transition politique. Ce fut dit le 4 juillet 2025 à Bangui, lors d’une conférence du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC). Et ce au moment ou l’Autorité nationale des élections (ANE) accumule des retards importants dans la préparation des élections. Et même l'expert indépendant de l’ONU, Yao Agbetse, a récemment salement tiré la sonnette d’alarme sur les dysfonctionnements du processus électoral. Le premier tour présidentiel et législatif, prévu le 28 décembre 2025, risque d’être reporté. La liste électorale, élément central du scrutin, n’est toujours pas finalisée. La Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique), et d'autre organisations Internationales, comme le PNUD, ont exprimé leurs préoccupations face à ces lenteurs. Quant à l'ANE, elle a tellement de retard que même le gouvernement l'a dénoncé publiquement. Pour Nicolas Tiangaye, "Touadéra n’a plus de légitimité. Au nom de quoi va-t-il désigner quelqu’un parmi nous pour diriger un gouvernement de transition ? Au nom de quoi ? Il serait un citoyen comme vous et moi”, a déclaré Nicolas Tiangaye devant la presse. “Lorsqu’il y a un vide constitutionnel, il faut qu’il y ait un consensus. Toutes les forces politiques et sociales doivent se réunir pour dire que cette transition se fera avec ou sans Touadéra”, a-t-il ajouté. La perspective d’un report des élections prend de plus en plus corps depuis les alertes répétées de la communauté internationale Nicolas Tiangaye a également exprimé des doutes sur la sincérité du régime en place. Il évoque une probable prolongation du pouvoir par le biais de la manipulation du calendrier électoral. Pour Tiangaye et le BRDC, seule une transition décidée collectivement, avec une représentation équilibrée des acteurs politiques et sociaux, pourrait permettre de sortir pacifiquement de l’impasse. Et Touadéra est mal, car il subit une pression de son Opposition, mais aussi celle plus prégnante de la communauté internationale. Les prochaines semaines seront déçisives pour l’avenir politique de la République centrafricaine.
Gilles DELEUZE
Analyse par : Fatima LAMINE Hebdo l LAMINE MÉDIA
Photo : Nicolas Tiangaye. AFP PHOTO/JOHN THYS
Date : Le 10 Juillet 2025 Copyright : 2014 - 2025 - LAMINE MÉDIA