La diplomatie Centrafricaine en question

Élie OUEIFIO avait en 2024 commis un bouquin titré “La RCA doit-elle toujours dépendre des autres ?”, un vitriol implacable sur l’effondrement de la diplomatie centrafricaine dans son ouvrage, et il commença ainsi : "Notre ambassadeur attendait dans le couloir pendant que d’autres décidaient du sort de notre pays." On On ne pouvait pas mieux trouver comme scène humiliante, Autant dire que la diplomatie du pays est réduite à la portion congrue. L’effondrement de l’appareil diplomatique centrafricain prend des dimensions cataclysmiques. Les ambassades du pays ressemblent désormais à des poubelles de banlieue. Les locaux diplomatiques sont saisis pour loyers impayés, les ambassadeurs manquent de moyens de fonctionnement élémentaires, le personnel n’est pas payé depuis des mois et la représentation internationale se réduit à néant. Un diplomate confie à Elie OUEIFIO que l’ambassade à Paris ne peut même plus payer l’électricité. Comment défendre les intérêts d’un pays dans ces conditions ? Et à Bangui, les nominations reposent sur le clientélisme politique plutôt que sur la compétence. Ajouté à cela, l’absence de formation diplomatique, qui se conjugue avec une méconnaissance des dossiers internationaux et une incapacité à défendre les positions nationales. En outre, les situations humiliantes s'amoncellent. Les représentants centrafricains s’absentent des réunions importantes faute de moyens, ne peuvent pas payer les cotisations aux organisations internationales, et donc, se retrouvent exclus des cercles de décision. Il y a bien une ministère des Affaires étrangères, une belle gueule, Sylvie Baïpo Témon, mais elle serait plus à l'aise comme égérie dans un magazine de mode, qu'à diriger un département effondré. Cet effondrement produit des conséquences désastreuses pour le pays. L’isolement international s’accentue. La voix centrafricaine devient inaudible dans les instances internationales. La République centrafricaine pratique désormais une diplomatie par procuration. Les “amis” du pays décident à sa place. La souveraineté se trouve confisquée par des positions dictées par les partenaires étrangers. À part ça, tout va bien, bienvenue en Centrafrique.

Gilles DELEUZE

Analyse par : Fatima LAMINE Hebdo l LAMINE MÉDIA

Date : Le 15 Juillet 2025

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