

Et Sayo réapparaît
Armel Sayo serait vivant, seulement il a été enlevé sur ordre de Touadéra et maintenu dans un lieu inconnu. Cependant, l’avocat Nicolas Tiangaye ne lâche pas l'affaire. Lors de l’assemblée générale du BRDC tenue le Samedi 26 juillet au siège du Parti Patrie, Maître Nicolas Tiangaye avait qualifié de « crime d’État » l’enlèvement de l’ancien ministre, extrait de la prison du camp de Roux le 7 juillet dernier sans respecter la procédure judiciaire. Selon Maître Nicolas Tiangaye, l’extraction d’Armel Sayo constitue une violation manifeste de la loi. « Son dossier est entre les mains du juge d’instruction. Seul le juge peut décider d’une extraction. Le parquet n’a pas le droit de faire sortir un détenu pour l’envoyer à l’OCRB », avait déclaré l’avocat. Cette procédure irrégulière transforme un acte judiciaire normal en opération politique menée par l’exécutif. De fait, « Le 4 juillet 2025, ils ont donné l’ordre au substitut du procureur d’extraire Armel Sayo et Nour Gregaza de la prison du camp de Roux pour les amener à l’OCRB. Mais juridiquement, ce n’est pas légal », raconte Maître Nicolas Tiangaye. Pour l’avocat, il s’agit d’un véritable « enlèvement d’État », d’une « séquestration politique » organisés par le pouvoir. Comme explique maître Nicolas : Tiangaye « Pendant des semaines, nous avons demandé où il se trouvait. Le gouvernement affirmait qu’il était vivant, le procureur disait qu’il était vivant. Même l’ambassadeur de France avait posé la question à Touadéra. Mais où était-il réellement ? Dans quelles conditions ? », interroge l’avocat lors de sa déclaration le 26 Juillet au siège du PATRIE. Tiangaye dénonce « C’est un enlèvement d’État. Une séquestration d’État. Un crime d’État ». Touadéra et son ministre Djoubaye Abazène doivent s’expliquer sur cet enlèvement. Sayo est réapparu, certes, mais dans quel état après ces semaines de détention arbitraire ? Ils doivent rendre des comptes sur cette séquestration politique »…. Maître Nicolas Tiangaye s’inquiète également du sort de Nour Gregaza, toujours détenu à l’OCRB. « Nour Grégaza, président du PRNC, a été frappé, torturé. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un squelette à l’OCRB », note Nicolas Tiangaye, qui y voit une responsabilité directe du chef de l’État. Cela fait longtemps que l'opposition dénonce régulièrement les dérives autoritaires du pouvoir. La réapparition d’Armel Sayo, loin de clore l’affaire, relance les questions sur les méthodes du régime en place, et le respect de l’État de droit en Centrafrique.
Gilles DELEUZE
Par FatimaLAMINEHebdo
Date : 30 Juillet 2025
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