

L'avis divergent du Dr Désiré ERENON
Tout le monde était content des accords signés le 19 Avril entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés UPC et 3R à Ndjamena, mais une voix disssonante s'est élevée contre, celle du Dr Désiré ERENON, président du parti "Marche pour la Démocratie et le Salut du Peuple". Pour lu, l’accord politique signé présente de graves lacunes. Et en bon constitutionnaliste expérimenté il pointe du doigt un processus opaque qui fait l’impasse sur les droits des victimes. Lors d'un entretien à radio Ndékè Luka, il dit : “Je n’ai pas vu circuler le texte de l’accord, et ça fait qu’il y a plusieurs mystères qui entourent cet accord”. Cette absence de transparence empêche tout débat démocratique sur un document qui engage pourtant l’avenir du pays. Comment évaluer un accord dont le contenu reste secret ? Et la question des victimes est un problème préoccupant. Les populations d’Ouham, Bambari, Alindao ou Koui ont payé un prix terrible aux violences des groupes armés. Pourtant, l’accord semble ignorer totalement leur droit à la justice et à la réparation. “Quel est le traitement judiciaire qui sera fait des crimes qui ont été commis ?”, se demande-t'il, la question reste sas réponse. L’absence de mécanismes clairs pour poursuivre les auteurs d’atrocités fragilise dangereusement la légitimité de l’accord. L’accord prévoit le cantonnement des groupes armés, leur dissolution et la reconversion de certains ex-combattants dans la vie civile. Plus surprenant encore, certains pourraient intégrer l’armée nationale ou même le gouvernement. Cette approche pose une question éthique majeure : comment justifier l’intégration de membres de groupes armés, potentiellement responsables de crimes graves, dans les institutions étatiques ? Pour Désiré ERENON, cette démarche ressemble dangereusement à une prime à l’impunité. Faille t'il tuer, faire des exactions pour bénéficier des avantages de la République. Et il regrette également l’exclusion systématique de l’opposition démocratique dans le processus. “Je ne vois pas de raison de dialoguer avec les groupes armés, de leur faire de la place, de les nommer dans le gouvernement, et refuser de dialoguer avec ceux qui combattent pour la démocratie”, affirme-t-il. En fait, on et plus considéré comme rebelle repanti, que comme oppositon démocratique. Cette sélectivité dans le dialogue politique interroge profondément. Le gouvernement privilégie les négociations avec ceux qui ont pris les armes plutôt qu’avec ceux qui défendent l’État de droit par des moyens pacifiques. L’accord du 19 avril pourrait n’être qu’un arrangement politique à court terme, sana doute motivé par les échéances électorales à venir. Mais sans prise en compte réelle des victimes, ce texte risque de rester un simple pansement sur les blessures profondes d’un pays perdu.
Susan CARTER-JONES By FatimaLAMINEHebdo
Date: 30 July 2025
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