

Denise Madina Duekoe parle
Depuis la France où elle réside maintenant, l’ancienne préfète de l’Ombella-Mpoko Denise Madina Duekoe se pose des questions sur le récent communiqué du ministère de la Défense et dénonce au passage l’inaction du gouvernement centrafricain face aux violences dans la Vakaga depuis plusieurs mois. Le communiqué du ministère centrafricain de la Défense a provoqué une réaction immédiate. Denise Madina Duekoe, rompant du coup son silence pour critiquer vertement la position du gouvernement. Elle commence par s’interroger sur la portée réelle de ce communiqué. Elle se demande si ce document s’adresse uniquement à Bangui et à ses environs, ou s’il concerne l’ensemble du territoire national. Car pour elle, ce que raconte le communiqué ne correspond absolument pas à la réalité vécue par les populations de la Vakaga. Ressortissante de la Vakaga, née à Birao, elle connaît intimement la situation de sa région d’origine. Et selon elle, les populations de cette préfecture appellent à l’aide depuis plus d’un an sans que le gouvernement ne réagisse. Et elle dénonce les incursions réguières de bandits soudanais sur le territoire centrafricain qui commettent crimes et massacres, faisant des dizaines de morts. “La population crie sans que le gouvernement réagisse”, dit-t-elle avec amertume. Ces cris d’alarme ne datent pas d’hier. Depuis des années, les habitants de la Vakaga signalent les agissements de malfaiteurs soudanais qui franchissent la frontière pour braquer, tuer et repartir chez eux. Mais en vain. En plus, il y a les mercenaires Russes qui en toute impunité font des exactions sur les civils. Denise Madina Duekoe ne comprend pas cette logique gouvernementale. Cette situation interpelle profondément l’ancienne responsable administrative. Elle se demande si envoyer des mercenaires russes qui commettent des dégâts avant de laisser les populations face aux conséquences constitue vraiment une stratégie de protection des civils centrafricains. Pour elle, cette approche aggrave la situation au lieu de l’apaiser. Denise Madina Duekoe fait également référence aux déclarations récentes du gouverneur de la région qui qualifiait les problèmes frontaliers de “question internationale”. Cette caractérisation la laisse perplexe. Comment peut-on internationaliser des problèmes qui peuvent se règler quotidiennement sur le territoire national et affectent directement les citoyens centrafricains ? En tant que fille de la Vakaga, elle se dit choquée par ce qui se passe dans sa région natale depuis des mois, sans réaction gouvernementale appropriée. Son analyse porte sur l’efficacité réelle des mesures sécuritaires prises par le gouvernement. Au lieu de sécuriser effectivement les populations, l’envoi de mercenaires Russes amplifie les problèmes plus qu'il ne les résolve. Pendant que Bangui publie des communiqués rassurants sur les “opérations réussies” des forces de sécurité, les habitants de la Vakaga fuient leurs villages sous les attaques de représailles.
For: FatimaLAMINEHebdo
Date: September 28, 2025
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