Africa corps, une épine dans le piéd

Moscou a notifié au président Faustin Touadéra un contrat contraignant pour substituer Africa Corps aux mercenaires de Wagner. L’accord prévoit un versement mensuel de 15 millions de dollars américains, soit 10 milliards de francs CFA, exigible en espèces ou devise convertible avant fin août 2025. Sauf que sana argent, Touadéra louvoie et gagne du temps En effet,cette facture représente au moins 120 milliards de francs CFA par année, soit 40 % du budget national de 2025. Ce montant n’est pas rien pour les centrafricains, il représente une part colossale de la richesse nationale. Un pays où sept citoyens sur dix vivent dans une pauvreté extrême. L’administration centrafricaine manque de moyens élémentaires : fournitures de bureau, carburant pour les véhicules officiels, primes globales d’alimentation pour les militaires, et même de l’eau potable. Dans ce contexte, l’exigence russe apparaît comme un défi insurmontable pour les finances publiques de Bangui. Pris à la gorge, Touadéra est mal. Les négociations, menées par le ministre centrafricain de la Défense Claude Rameaux Bireau, s’enlisent dans des manœuvres dilatoires. Le responsable centrafricain multiplie les prétextes pour repousser la signature définitive, conscient de l’impact budgétaire désastreux de cet engagement. Les services d'Africa Corps sont clairs, à l'inverse de Wagner, qui en passant se paye tout seul, Africa corps présente ses services comme une solution globale : sécurisation des sites miniers, lutte antiterroriste, formation des forces armées centrafricaines. Mais les autorités centrafricaines doutent de l’efficacité de cette nouvelle structure par rapport à Wagner, dont le conseiller Dmitri Sytyi influence toujours les cercles du pouvoir à Bangui. De son côté, le vice-ministre russe Iounous-bek Evkourov pilote cette transition stratégique depuis Moscou. Son intervention directe témoigne de l’importance accordée par le Kremlin à ce dossier centrafricain. Pour la Russie, la Centrafrique constitue un laboratoire d’influence en Afrique subsaharienne, justifiant des investissements considérables malgré la fragilité économique de son partenaire centrafricain. Pour Toudéra, l'approche des échéances électorales amples préoccupations. Comme sa stabilité politique dépend largement du soutien sécuritaire russe, mais le prix à payer menace l’équilibre social, et cette nouvelle charge budgétaire risque d’aggraver leur situation. Bangui est dans une impasse : Ou accepter de payer Moscou, mais cela revient à hypothéquer davantage l’avenir économique du pays, ou refuser de payer, ce qui pourrait compromettre la protection du régime face aux défis sécuritaires internes et externes. Choix cornélien

Mathilde LERAT

Analyse par : Fatima LAMINE Hebdo l LAMINE MÉDIA

Date : Le 23 Juillet 2025

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