Le 3ème mandat de Touadéra pose question

L’investiture de Faustin-Archange Touadéra par son parti, le Mouvement Cœurs Unis, fait réagir en Centrafrique. Grâce à la nouvelle Constitution, adoptée en août 2023, le chef de l’État peut briguer un nouveau mandat, et passa du quinquénat au septénnat et surtout, permettait au Président de pouvoir se présenter à la Présidence autant de fois qu'il veut. Mais l'annonce de la candidature de Touadéra à la Présidence divise profondément la population, à cinq mois des élections générales. À Bangui, la candidature de Faustin-Archange Touadéra à l’élection présidentielle de décembre prochain interroge. Officiellement investi samedi 26 juillet par son parti, le Mouvement Cœurs Unis, le président centrafricain peut se présenter grâce à la Constitution promulguée le 30 août 2023, qui marque l’entrée dans une nouvelle République. Dans les rues de Bangui, les réactions sont mitiggées. Pour certains, c’est une volonté claire du chef de l’État de s'éterniser au pouvoir. Pour d’autres, il est simplement le mieux placé pour poursuivre la reconstruction du pays. Le maire de la ville, lui, ne cache pas son étonnement face à cette décision : « Il s’est présenté d’abord au premier mandat comme un président qui vient juste pour corriger certaines choses après les événements, c’est-à-dire la crise militaro-politique. Il n’a pas promis de faire le troisième mandat et, à notre grande surprise, il s’est présenté comme candidat à l’élection présidentielle. » Nouvelle République, nouveau mandat ? Mais pour Antoine, cette candidature ne constitue en rien une rupture des engagements initiaux. Selon lui, le contexte institutionnel a changé et ce nouveau mandat est la suite logique des choses : « Les gens disent souvent que le président Touadéra veut aller au troisième mandat, alors que non. La République a changé. On est à la septième République en ce moment. Et si Touadéra va aux élections, c’est son premier mandat pour cette République. » À l’approche des élections générales, certains habitants craignent un possible regain de tensions. Gauthier espère que les prochains mois se passeront dans le calme : « Le gouvernement doit réfléchir et accepter l’idée du dialogue. Tous les enfants du pays doivent se retrouver autour d’une table pour discuter. Les élections doivent se tenir dans un climat apaisé. Nous voulons un scrutin équitable et transparent. On veut la paix dans le pays. » Lors de son discours à la nation en décembre dernier, le président Faustin-Archange Touadéra s’était déclaré favorable à une rencontre avec l’opposition, à condition d'avoir un regard sur le format et le contenu des discussions. Une attitude perçue par l’opposition comme un rejet déguisé de cette initiative.

Fanta DEMBA

Analyse par : Fatima LAMINE Hebdo l LAMINE MÉDIA

Date : Le 29 Juillet 2025

Copyright : 2014 - 2025 - LAMINE MÉDIA

>1>2>3>4>5>6>7>8>9>10>